Les pêcheurs adoptent des mesures alternatives pour retrouver une rentabilité
Par Romain Douchin le 25/06/12 La crise qui frappe la pêche en ce moment a au moins ceci de positif qu'elle force la profession à se remettre en question, à changer ses habitudes de travail, à adopter des mesures alternatives pour retrouver une rentabilité et redonner un espoir aux jeunes. Voici quatre changements réalisés ou prévus par trois bateaux de la CME et allant en ce sens.
Est-ce à penser que la coopérative (CME), à laquelle il adhère, ne le fait pas assez bien ? Éric Gosselin, directeur de la CME, admet que son entreprise « n'est pas performante pour toute la gamme et qu'il y a sans doute des poissons plus nobles qui pourraient être mieux vendus ».
Néanmoins, le directeur de la CME, qui connaît bien la filière pour avoir dirigé la SCAMER et Capitaine Houat (filiales d'Intermarché), ne croit pas au miracle. « Je respecte ce que va faire Dany, qui continuera à passer une partie de son poisson à la criée, mais j'attends de voir car c'est un métier de trouver des marchés. En criée, le professionnel est sûr d'être payé. Là, un impayé de 50 ou 60 000 E d'un grossiste étranger et l'entreprise peut mettre la clé sous la porte. » L'initiative de Dany Leprêtre est une forme de concurrence au métier d'écorage (vente du poisson) de la CME dont certains adhérents critiquent la démarche personnelle du patron du Maranatha.
Il ne s'agira plus de senne dannoise mais écossaise : « c'est le même principe sauf que ce sont deux bateaux qui tirent le filet ».
Romain Douchin
Le choix de mieux valoriser son poisson.
Au départ, Dany Leprêtre, patron du Maranatha, prévoyait de vendre son bateau, un peu dégoûté et accablé par le poids des contraintes (quotas, carburant, etc). Et puis il a changé d'avis. « Je vais faire commander mon bateau et rester à terre pour mieux valoriser mon poisson », explique-t-il. Mieux le valoriser, c'est raccourcir les circuits et traiter directement avec les restaurateurs, demi-grossistes, etc.Est-ce à penser que la coopérative (CME), à laquelle il adhère, ne le fait pas assez bien ? Éric Gosselin, directeur de la CME, admet que son entreprise « n'est pas performante pour toute la gamme et qu'il y a sans doute des poissons plus nobles qui pourraient être mieux vendus ».
Néanmoins, le directeur de la CME, qui connaît bien la filière pour avoir dirigé la SCAMER et Capitaine Houat (filiales d'Intermarché), ne croit pas au miracle. « Je respecte ce que va faire Dany, qui continuera à passer une partie de son poisson à la criée, mais j'attends de voir car c'est un métier de trouver des marchés. En criée, le professionnel est sûr d'être payé. Là, un impayé de 50 ou 60 000 E d'un grossiste étranger et l'entreprise peut mettre la clé sous la porte. » L'initiative de Dany Leprêtre est une forme de concurrence au métier d'écorage (vente du poisson) de la CME dont certains adhérents critiquent la démarche personnelle du patron du Maranatha.
Le moteur hybride, moins gourmand en carburant.
On l'a dit, ce qui plombe aujourd'hui les trésoreries des bateaux, c'est le carburant. Alors la CME va tester la motorisation hybride sur La Frégate de Thierry Leprêtre. « Deux générateurs au gaz ou au fioul, alimentant une propulsion électrique », décrit le patron du bateau. Si l'expérience est concluante, « on table sur 40 % d'économie de carburant », la CME se dit prête à dupliquer ce moteur. Les travaux sont prévus dès fin avril pour une mise en route cet été. La CME, France pêche durable et la Région, les financeurs, fondent beaucoup d'espoirs sur ce moteur.La pêche au casier.
C'est une autre piste de réflexion des pêcheurs et de son partenaire scientifique Ifremer : la pêche à la nasse, de gros casiers à poissons. Une technique qui permettrait de faire face à la restriction des zones de pêche qui menace avec les aires marines protégées, etc.Le passage à la senne dannoise.
On savait cette technique de pêche, qui consiste à encercler une zone de plusieurs kilomètres carrés et à virer, rabattant ainsi le poisson dans le filet, particulièrement efficace c'est-à-dire intensive donc pas très protectrice de la ressource quand beaucoup la pratique. Les frères Fournier, patrons du Saint-Josse, l'ont expérimentée avec succès. Après cinq mois de travaux pour transformer leur chalutier et quelques semaines de rodage, ils pêchent mieux, mais surtout « le bateau consomme 30 % de carburant en moins » explique Éric Gosselin, directeur de la CME. Avec la senne, le Saint-Josse pêche moins qu'avant (jamais la nuit) mais mieux en ciblant des espèces bien valorisées, pas abîmées. Il n'est pas prévu, pour l'heure, d'équiper un autre chalutier, notamment parce que le coût de transformation est élevé : plus d'un million d'euros par navire. En revanche, un autre projet de pêche à la senne est prévu pour une dizaine de bateaux.Il ne s'agira plus de senne dannoise mais écossaise : « c'est le même principe sauf que ce sont deux bateaux qui tirent le filet ».
Romain Douchin
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